Je NÉpouse Pas, Je Dépanne
André ouvre la porte du placard, jen sors caméscope au poing.
- Alors, tu as réussi à filmer ? Cétait comment. Je lai fait jouir, hein. Cest toujours comme ça. Bon cétait un peu précipité à cause de son retard. Que penses-tu de cette nana ? Tu la veux ? Elle sera facile à décider, cest de la salope de chez salope. Je plains son mari. Bof, cest de sa faute, on est cocu parce quon le vaut bien ! Le cocuage est une juste punition pour les cons incapables de combler sexuellement leur femme.On a des couilles ou on nen a pas.
Pour moi la punition sappliquera bientôt, puisque Julie est sous influence. Je serai cocu. Jai beau « en avoir », jai beau considérer être « normalement constitué » et croire « savoir men servir » ! Je suis responsable de ce malheur, cest le message quAndré menvoie bien quil ne sache pas qui est le mari de Julie. Ce mari est condamné à porter les cornes des Quelque chose ou quelque un la averti des failles du mari de Julie pour quil se lance et veuille la séduire. Qui a pu lui faire des confidences sur mes aptitudes de mari, sinon ma propre épouse. Or quand votre femme se laisse aller à dévoiler vos faiblesses, cest quelle a envie de se plaindre pour être comprise, plainte et consolée par son confident. André a su écouter la déception de Julie et peut orienter sa vie, jusquà la pousser à subir une opération que lui-même vient de déclarer inutile. Cest un manipulateur redoutable. Je ne peux mempêcher de me comparer au malheureux Richard, le cocu de la grande bringue amoureuse de son coach de sport. Jexprime ma répugnance pour Victoire et ma compassion pour son « casse-croûte »
- Moi je plains ce type et doublement. Il est mal tombé et sa putain nest pas très appétissante.
- Comment ? Dis-moi que je me tape nimporte quoi ! Quest-ce qui ne te plaît pas chez elle, en dehors de sa facilité ?
- A mon goût elle est beaucoup trop maigre. Jaurais peur de me blesser sur ses os pointus.
- Cest vrai, elle nest pas épaisse. Mais quand tu auras mis ton petit pain dans son four, tu ne voudras plus en sortir. Son vagin est brûlant. Alors je te prévois un rendez-vous avec Victoire ?
- Non merci. Enfin, je lai peut-être mal vue, jétais trop occupé à bien filmer. A ce propos, tu mas facilité le travail.
- Effectivement jai fait des efforts pour toffrir les meilleures vues.
- Est-ce que je pourrais emporter le disque pour visionner les prises de vues. Je voudrais revoir ce travail, étudier ce qui est bon, relever les défauts, de manière à maméliorer pour les séances suivantes.
- Tu es consciencieux, je savais que je pourrais compter sur toi. Bon, emporte lappareil, ne te le fais pas voler. Tu veux montrer un film porno à ta femme ?
- Surtout pas. Elle voudrait des explications. Non, non, non ! Elle se couche tôt pour pouvoir se lever le matin. Je serai tranquille pour revoir ta partie de cul. On a convenu de garder le secret sur tes activités. Motus et bouche cousue. Et puis si ma femme te surprenait à luvre avec Victoire, elle pourrait avoir envie de connaître le héros de lhistoire. Tu ne voudrais pas me cocufier ? Reste à lécart, ne la tente pas.
- Non, je respecte mes amis et je ne mattaque pas à leurs femmes. Veille au grain, on ne sait jamais ce quelles ont dans la tête. Dailleurs en ce moment, il y a trop de candidates. Il me faudra un assistant pour arriver à les calmer. On en reparlera. On se revoit demain pour lentraînement, même lieu, même heure ? Jaurai besoin du caméscope après-demain; tu pourras venir ?
- Oui, je suis curieux de voir la suivante à luvre.
Jai eu chaud ! Heureusement Victoire ne ma pas vu et André comprend que je nai pas dappétence pour les trop maigres. Le danger dêtre mis en présence de cette peste est écarté. Jai aussi eu de la chance. Jai la certitude que la Julie dAndré est ma femme et je sais qui est le commanditaire des soins auxquels elle aspire et qui sont les porteuses des messages dAndré : les cousines.
Je ressasse tout ce que je viens dapprendre par hasard, je rumine. Dans le cur de mon épouse le choix est fait, elle ne maime plus, tous ses efforts consistent à se faire désirer et aimer par le sportif. Elle tient à la liposuccion par amour de ce jeune homme séduisant. Loccasion fera la larronne. Est-il nécessaire de lutter pour la garder dans ces conditions, ne serait-il pas plus sage de baisser les bras, de la laisser prendre son vol ? Linstinct pousse la reine des abeilles hors de la ruche parfois pendant plusieurs jours et souvent la fécondation demande plusieurs accouplements avec plusieurs mâles qui meurent davoir perdu leur dard.
Un instinct aussi fort guide Julie à prendre lavion. Un mâle va lui planter son sexe, avec cette différence quil nen mourra pas. Un mâle prendra ma place, et combien dautres lorsquelle connaîtra la volupté du changement avant dacquérir limpression davoir comblé sa spermathèque ? Ma reine veut sen aller. A quoi bon saccrocher à une épouse assez attirée par un autre homme pour suivre toutes ses directives, pour établir avec lui une complicité assez forte, pour lentraîner dans son périple et pour en faire son soutien. Son vol vers Tunis ressemble au vol nuptial de labeille. Son faux bourdon, André, aura le bonheur de survivre à laccouplement. Ce faux bourdon sonne faux, il na pas dinstinct de fidélité; Victoire le sait.
Mais Julie ignore les murs dissolues dAndré.
- Pas si vite, je te préviens, je népouse pas, je dépanne. Tu mas voulu, tu mas eu, jai cédé à tes caprices et sollicitations. Embrasse-moi. Nes-tu pas bien comme ça avec un « casse-croûte » dun côté à la maison et , de lautre côté, « un maître à jouir ? » Jean te nourrit, je te tringle et je te fais jouir. Veinarde, fais durer cette situation confortable et tu seras heureuse. Ou cherche ailleurs ; je ne veux plus entendre parler de mariage.
Julie maura-t-elle déjà largué, elle se débrouillera. Ou bien elle aura su être discrète et voudra conserver à linstar des autres infidèles lamant et le mari. Elle croira réussir à les imiter. Or, dans lun et lautre cas, elle se retrouvera face à ses responsabilités. Car averti par André, qui ne sait pas que je suis le mari de Julie, je ne serai pas le cocu aveugle escompté. Rien nest moins sûr que le confort de sa situation future.
. Sur le chemin de la maison, je remue des idées sombres pour arriver à la conclusion unique : ou elle me quitte, ou je la fiche à la porte : elle assumera ses choix, son amour de lautre et la liposuccion utilisée comme moyen de se faire désirer et comme preuve de sa soumission à son nouveau maître. Elle veut agir en femme libre de disposer de son corps. Elle verra où cela peut mener.
Devrais-je la mettre en garde ? A quoi bon ? Victoire a son oreille, André occupe son esprit, comme un gourou tout puissant. Ma parole pour Julie compte pour de la roupie de sansonnet, est inspirée par ma jalousie et mes idées réactionnaires. Les cousines lui ont enseigné leur catéchisme moderne. Cest drôle, cest illogique, mais Julie souhaite prendre un amant, ne le tient pas encore, mais son subconscient veut que déjà je sois jaloux; elle se fera accompagner par son inspirateur, ouvertement ! Quel mari ladmettrait ? Par conséquent, selon son raisonnement, la jalousie faussera mon jugement, tout ce que je dis est entaché de sentiments hostiles. Julie ne mécoutera plus, nentendra plus mes avertissements devenus inutiles. Jarrive chez moi, jentre au salon, et, pour la première fois depuis notre vie commune, jessuie une volée de cris rageurs. Ainsi est confirmée ma déchéance, ces cris nouveaux sont symptomatiques de la fissure qui brisera notre couple :
-Non, mais, doù sors-tu ? Tu as vu lheure ? Monsieur va courir, monsieur oublie de rentrer. On se demande après qui monsieur va courir ! Allez, raconte. Il y a une fille derrière ça ? Tu te moques de moi, tu me trompes, dégoûtant
Comment déculpabiliser quand on nest pas bien dans sa peau, quand on se sent coupable ? On fait comme Julie, on accuse lautre, on laccable. Jai envie de lui envoyer à la figure tout ce que jai appris aujourdhui. Ca me soulagerait de lui crier :
- André te manipule, il a des maîtresse, il couche avec ta salope de cousine, il baise deux à trois femmes différentes par semaine. Tu feras partie dun troupeau de femmes baisables à sa merci. André te fait subir une opération quil reconnaît sans intérêt et tengage à payer de gros frais rien que pour mesurer ton attachement et sassurer de son emprise sur toi.
Ça me ferait du bien ! A quoi bon ? Elle ne me croira pas. Elle veut laimer et être aimée de lui. Dailleurs, Julie est persuadée quAndré laimera, elle sera sa femme, lunique, la vraie, façonnée pour lui, transformée pour lui plaire, lunique, la révélation. Je perdrais mon temps et je ferais monter sa fureur. Je me contente dune courte explication :
- Excuse-moi. Mon entraîneur de course ma invité à prendre un verre. Nous avons discuté. Je nai pas vu passer lheure.
- Tu aurais pu téléphoner. Il est comment ton entraîneur, il a des yeux bleus, des cheveux blonds, de gros seins et des fesses plus importantes que les miennes ? Cest vrai, tu aimes les grosses. Cest pour ça que tu es contre la liposuccion. Tu navais quà rester chez elle.
- A propos de liposuccion, quand pars-tu ?
- Pourquoi cette question. Tu veux inviter ta gueuse ici en mon absence ? Regarde, jai reçu mes billets davion cet après-midi. Pour la dernière fois je te pose solennellement la question : viens-tu avec moi, oui ou non ?
- Je suis farouchement opposé à cette démarche. Tu ne veux pas lentendre, fais ce que tu veux. Tu prétends le faire pour toi, jen doute : tu vises autre chose. Selon moi tu désires par-dessus tout plaire à un autre homme, pars avec lui. Notre désaccord est total, après lintervention tu pourras aller vivre avec ton admirateur.
- Tu deviens fou, ma parole ! Comment peut-on être borné et jaloux à ce point. Je nai pas lintention de te quitter. Tu aimerais te libérer de moi, mais il faudra trouver un autre motif que cette liposuccion. Tu nes pas sérieux, mais borné, incapable de penser à me mettre à laise. Jai besoin de retrouver lestime de moi. Hélas-tu nes pas assez amoureux de moi pour me comprendre. Tu maccuses injustement dagir pour un autre et tu voudrais me quitter parce que je veux te plaire pour te garder. Pourquoi ne veux-tu pas que je sois plus belle? A cause dune autre ?
Elle se radoucit :
- Viens manger et après nous oublierons cette dispute. Que dirais-tu dun gros câlin pour faire la paix. Il te reste peu de temps pour me faire lamour avant mon départ. Au retour de Tunis tu devras attendre la fin de ma convalescence pour maimer. Alors, tu prends lavion avec moi, mon gros lapin ?
Est-elle sincère, nespère-t-elle pas la compagnie dAndré ? Je vais la satisfaire.
- Non et cest mon dernier mot. Quant à faire lamour avec une femme qui se fout de mon avis, ce sera non aussi.
- Dans ce cas Victoire maccompagnera. Tant pis pour toi.
- Parce que Victoire a besoin dune liposuccion à lévidence. Cest parfait. Peut-être ta cousine se fera-t-elle gonfler la poitrine et les fesses pour plaire à son amant.
- Méchant ! Ma cousine na pas damant, elle adore Richard. Et lui ne pleurerait pas si sa femme se faisait opérer.
- Cest sûr, elle en a grand besoin. Cest une planche. Comment fait-il pour baiser ce tas dos ?
- Mauvaise langue. Je vais coucher. Tu me rejoindras.
Elle dormira avant mon coucher. Je mange, ensuite je passe à mon ordinateur. Je charge les images de la soirée chez André, je copie les accouplements sur un Dvd. Je revois la scène de copulation dAndré et de Victoire. Mais mon esprit est ailleurs. Julie va proposer à André de partager son voyage. Elle na pas voulu me le dire. Elle a laissé les billets sur le buffet de cuisine. Il y a aussi sa réservation dune chambre à lit double pour six nuits. Deux femmes dans un lit, ça ne me choque pas. Encore que, cette Victoire est une débauchée capable de tout
y compris dentraîner Julie dans des aventures lesbiennes, beurk ! Mais sinon, André dans le même lit que sa proie, cest un cas de flagrant délit dadultère, si jen ai la preuve. En dehors dune fenêtre de « tir au con » dans lavion ou pendant la nuit avant lopération, André sera déçu de ne pas pouvoir copuler. Mais il est plein de ressources et Julie ne sera pas la seule femme dans lhôtel. Jimagine Julie le surprenant dans les bras dune blonde callipyge à gros seins à limage de celle quelle voulait mattribuer ! Je réussis à en sourire. Jimprime des copies des documents. Ça pourra peut-être servir.
Je mendors sur le canapé du salon. En pleine nuit je sens une chaleur douce envahir mon bassin et mon sexe. Entièrement nue, Julie, agenouillée au bord de ma couche, vient demboucher mon sucre dorge. Elle suce avec gourmandise.
- Oh ! je tai réveillé. Excuse-moi, je ne trouvais pas le sommeil. Cest bon ? Comment pourrais-tu te passer de ces gâteries ? Mon gros lapin, tu as besoin de moi. Je naime que toi.
- C'est vrai ?
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